La bataille de Takrouna est la 12ème inscription sur l’étendard du 1er RAMa. Nous vous proposons de découvrir cette bataille méconnue qui a pourtant marqué une étape importante avec la reddition des forces de l’Axe en Afrique du Nord. A partir de cette date, la guerre va se dérouler sur le théâtre européen.

1 – Contexte général en novembre 1942

Les forces de l’Axe ont atteint l’apogée de leurs conquêtes territoriales. Que ce soit en Europe ou en Afrique du Nord, le front se stabilise.

En Méditerranée, la situation évolue en faveur des Britanniques. La Royal Navy réussit à déloger la flotte italienne et permet ainsi la circulation des navires en provenance du Royaume-Uni, tandis que la maîtrise de Malte par la Royal Air Force empêche le ravitaillement en armes des Italiens par la mer.

En Egypte, le général Montgomery ne souffrant plus du manque de ravitaillement et bénéficiant de l’aide matérielle américaine, réussi à repousser les Allemands au cours de la seconde bataille d’El Alamein qui se déroule du 23 octobre au 3 novembre 1942. Cette victoire lui ouvre la porte de la Libye.

A la suite de l’attaque japonaise sur Pearl Harbour le 7 décembre 1941, l’entrée en guerre des Américains à compter du 8 décembre 1941 va faire basculer le rapport de force. Initialement engagés contre les forces japonaises, les Américains rejoignent les forces Britanniques au cours de l’année 1942.

Au printemps 1942, alors que les forces russes peinent à contenir l’offensive allemande en Europe de l’Est, il devient urgent de créer un front occidental pour soulager l’URSS. Une attaque frontale sur les côtes françaises semblant trop risquée, les Américains et les Britanniques décident une opération conjointe en Afrique du Nord dont la planification débute le 5 septembre 1942.

L’opération « Torch » du 8 au 16 novembre 1942

Placée sous le commandement du général Eisenhower (US), l’opération « Torch » est forte de 107 000 hommes. Le contingent est composé de 3 groupes :

– La Force Ouest, forte de 35 000 G.I., est commandée par le général Patton (US) et a pour objectif le Maroc.
– La Force Centre, forte de 39 000 G.I., est commandée par le général Fredendall (US) et a pour objectif Oran.
– La Force Est, forte de 33 000 Anglais et Américains, est commandée par le général Anderson (UK) et a pour objectif Alger.

L’attaque est lancée simultanément sur les trois objectifs. La prise d’Alger se fait en un jour grâce à la Résistance Française, alors qu’à Oran et au Maroc, les généraux du régime de Vichy accueillent les Alliés à coups de canon. La reddition des troupes françaises vichystes au Maroc a lieu le 11 novembre. Les derniers combats auront lieu le 16 novembre au large de Casablanca.

Le 14 novembre, les forces Françaises en Afrique du Nord, sous le commandement du général Giraud, rejoignent les alliés.

La réaction allemande à l’opération « Torch »

Dès le 9 novembre, les forces allemandes, commandées par le général Nehring (All), envahissent la Tunisie qui était jusqu’à cette date un territoire français libre conformément aux conditions de l’armistice du 22 juin 1940. Cela leur permet de bénéficier d’une profondeur opérative plus grande pour freiner les troupes Britanniques en Libye.

Le 11 novembre, alors que les troupes de Vichy au Maroc rendent les armes, les allemands lancent l’opération « Anton » d’occupation de la zone libre avec pour objectif la capture de la flotte française de Toulon afin qu’elle ne puisse rejoindre les forces alliées en Afrique du Nord. L’amiral Laborde refusant de faire appareiller la flotte n’a pas d’autre solution que d’ordonner le sabordage le 27 novembre.

La marine française vient de perdre 90% de ses navires ! Ni les Allemands, ni les alliés ne pourront bénéficier de ces renforts.

Malgré cela, en l’espace de 8 semaines, le rapport de forces a totalement basculé en faveur des alliés. Les forces de l’Axe sont prises en étau entre les deux contingents alliés. Elles n’ont d’autre choix que s’engager dans un combat défensif que le général Rommel savait perdu d’avance.

C’est ce qu’il fait le 22 janvier 1943 en évacuant la Tripolitaine pour se réfugier sur la ligne fortifiée de Mareth.