Le plus ancien régiment des Troupes de Marine...

 

Le 1er régiment d’artillerie de marine est le plus ancien régiment des troupes de marine et le plus décoré de l’artillerie.
Voici quelques mots de son histoire...

 

 

               - ll est le lointain héritier des cent Compagnies Franches Ordinaires de la mer créées par le Cardinal de Richelieu en 1622, et destinées au service à bord des bateaux de la flotte française. Soucieux d'améliorer l'organisation de la marine et des Troupes de Marine en particulier, Richelieu créé en 1626 le régiment " La Marine " à partir de quelques compagnies Ordinaires. C'est ce régiment qui prend notamment part, avec d'autres troupes, au siège de La Rochelle en 1628, où s'est illustré le cardinal de Louis XIII.
               Après la mort de Richelieu, c'est un autre grand ministre, Colbert, qui va s'attacher à mieux organiser la flotte française. C'est par l'ordonnance de 1669 qu'est créé le régiment " Royal Marine " destiné au service des ports et de la flotte. Attaché à la Marine depuis sa création, ce régiment passe au ministère de la Guerre en 1671. Il s'agit là du premier passage des bigors de la Marine à l'Armée de Terre.

 

               ​- En 1692 est fondé le corps royal d'artillerie de la marine. Beaucoup y voient là l'origine officielle de l'artillerie de marine et de fait, du 1er RAMa.

 

               - En 1803, un régiment est créé au sein du Corps d'Artillerie de la Marine. Il participe aux guerres napoléoniennes, notamment aux campagnes de Saxe (1813) et de France (1814). Le régiment s'illustre entre autre à la bataille de LÜTZEN (1ere inscription à l'étendard) : vainement la masse des cavaliers prussiens de Wingerode va tenter d'enfoncer les carrés formés par les marins de la division Compans qui couvre le village de Starsiedl. Toutes les charges des escadrons alliés se brisent sur les baïonnettes des artilleurs de marine, dont la conduite les rendra dignes d'être considérés avec ceux de la garde comme les meilleurs soldats de l'armée. Des régiments d'artillerie de la marine, le 1er est le plus éprouvé. Il a perdu dans cette bataille un tiers de son effectif. Le colonel Emond d'Esclevin, son chef de corps, est au nombre des victimes.

 

               - En 1838 et 1863, le régiment participe aux campagnes du MEXIQUE (2ème inscription à l'étendard).

               

               - En 1854-1855, le régiment prend part à la guerre de Crimée et au siège de SÉBASTOPOL (3ème inscription à l'étendard).

 

               - En 1870, le régiment forme l'artillerie de la Division de Marine (ou division bleue), qui regroupe 4 régiments d'infanterie de marine. Celle-ci se couvre de gloire à BAZEILLES (4ème inscription à l'étendard) les 31 août et 1er septembre. La commémoration des combat de Bazeilles est célébrée chaque année par les Troupes de Marine, dont c'est la fête.

 

               - De 1883 à 1885, le régiment s'embarque pour le Tonkin. Fin 1884, le général Brière de l'Isle a pour objectif de dégager le delta du fleuve rouge des bandes de pirates chinois et des pavillons noirs. Les opérations ont tout pour être difficiles : dans cette région montagneuse, les Chinois ont construit de nombreux forts protégés depuis les hauteurs. Toutefois, le régiment d'artillerie de la marine surclasse l'artillerie ennemie et les Français peuvent alors se frayer un chemin jusqu'à SONTAY et LANGSON (5ème inscription à l'étendard).

 

               - En 1892, le régiment combat au DAHOMEY (6ème inscription à l'étendard).

 

               - En 1894 et 1895, une expédition importante est menée par le général Duchesne contre les tribus Hovas à MADAGASCAR (7ème inscription à l'étendard). Trois batteries du régiment y participent. Une opération déclenchée en septembre 1895 pour prendre Tananarive où les Hovas se sont retranchés avec de l'artillerie. Les tirs de nos batteries permettent de forcer le passage et l'infanterie de marine s'empare de la ville.

               - En 1900, le régiment devient le 1er Régiment d'Artillerie Coloniale (RAC).

 

               - En 1910, l'étendard est décoré de la croix de la Légion d'Honneur. C'est le premier régiment d'artillerie à recevoir cette décoration.

 

               - Au cours de la première Guerre Mondiale, les bigors du 1er RAC participent aux nombreuses batailles de la 2ème Division d'Infanterie Coloniale et notamment aux batailles de CHAMPAGNE (8ème inscription à l'étendard) en 1915 et 1918 et de la SOMME (9ème inscription à l'étendard) en 1916. Le régiment prend également part à l'offensive du Chemin des Dames de juillet à décembre 1917.
               La conduite héroïque des bigors dans des conditions souvent épouvantables vaut au 1er RAC deux citations à l'ordre de l'armée qui se traduisent par l'obtention de la Croix de Guerre 1914-1918 avec deux palmes.

 

               - En 1940 le régiment est dissout après l'armistice.

 

               - En décembre 1941, le chef d'escadron LAURENT-CHAMPROSAY forme le 1er Régiment d'Artillerie des FFL (RA FFL) à partir des éléments d'artillerie coloniale ralliés au général de Gaulle. Sous son commandement, le régiment s'illustre à BIR-HACKEIM (10ème inscription à l'étendard) en 1942. Il appuie les bataillons d'infanterie de la 1ère Division Française Libre en harcelant l'ennemi. La part du régiment dans le succès du siège est prépondérante. Suivent les combat d'EL-ALAMEIN (11ème inscription à l'étendard), de Tunisie où le régiment fait sauter le verrou de TAKROUNA (12ème inscription à l'étendard) et d'Italie où le régiment s'illustre au GARIGLIANO (13ème inscription à l'étendard) avant de perdre son chef de corps devenu lieutenant-colonel à la bataille de Radicofani. Enfin, le 1er RAFFL participe à la prise de COLMAR (14ème inscription à l'étendard) en 1945.
               Le régiment est cité trois fois à l'ordre de l'armée et reçoit la Croix de Guerre 1939-1945.

               Il est également fait Compagnon de la Libération.

 

               - 1956-1962 Pendant 6 années, les bigors du 2/1er RAC puis du 2/1 RAMa se sont illustrés en Algérie. Malgré une formation initiale d'artilleurs, ils se sont adaptés rapidement à une lutte contre la guérilla rebelle qui nécessite normalement l'intervention de l'infanterie. Son action est symbolisée par la (15ème inscription à l'étendard) AFN 1952-1962.

 

               - Le 2/1 RAMa est dissous et voit son avenir s'assombrir.

 

               - Le 1 juin 1964, il est sauvé par la restructuration de l'armée et, il faut bien le dire, par son passé glorieux au sein des Forces Françaises Libres. Il retrouve son appellation de "1er Régiment d'Artillerie de Marine".

 

               - Entre 1960 et 1966 il appartient à la 12ème division de la 1ère région militaire.

 

               - Le 1er septembre 1967, le 1er RAMa devient le régiment d'artillerie organique de la 2ème brigade motorisée, héritière de la célèbre 2ème division blindée du général Leclerc dissoute et appartenant à la 8ème division d'infanterie.

 

               - Mais en 1977,une nouvelle réorganisation militaire entraîne la renaissance de la 2ème division blindée, et le régiment commandé par le général Leclerc (1er Président de l'Association Nationale des Anciens du 1er RAMa, héritier du 1er RAC- RA FFL) doit rejoindre Montlhéry.

 

               - Subordonné à la 1re BM depuis 2009, il rejoint à cette occasion la grande unité héritière de la 1re division française libre à laquelle le 1er RA FFL était rattaché durant la 2 ème guerre mondiale, en particulier sous les ordres du colonel Laurent-Champrosay.

 

Ce passé prestigieux obligea les jeunes générations à faire preuve d’excellence. Ainsi, le «premier de l’arme» a été, dans la période contemporaine, de toutes les campagnes. En particulier, il a envoyé différents détachements en ex-Yougoslavie puis projeté, alors qu’il était en alerte GUEPARD, un GA au Kosovo puis au Liban, faisant ainsi entrer en premier l’artillerie sur ces théâtres d’opérations. Participant régulièrement aux détachements envoyés au Tchad, à Djibouti, en Nouvelle-Calédonie et à la Réunion, il a été de nouveau le premier à opérer en unités PROTERRE au Kosovo et en Côte d’Ivoire. Expérimentant le concept de la BRB au Kosovo puis du DRAC en Afghanistan, il a armé, l’année de son transfert entre Laon et Châlons en Champagne , les appuis feux des deux théâtres majeurs (Afghanistan, Liban). Il a participé aux opérations SERVAL (2013-2014), SANGARIS (2014-15) puis BARKHANE (2014-2015) en engageant jusqu’à sa dissolution des détachements opérationnels.

​Suite aux restructurations issues du livre blanc de 2013, il est dissout le 31 juillet 2015.