2 – La campagne de Tunisie du 17 novembre 1942 au 13 mai

Grâce à l’invasion de la Tunisie, les Allemands et Italiens renforcent rapidement leur dispositif pour atteindre respectivement 80 000 et 110 000 hommes.

Ils vont être opposés à 130 000 britanniques, 95 000 américains et 75 000 français de l’Armée d’Afrique (19ème CA) et des Forces Françaises Libres (1ère DFL et Force L).

Alors que le général de Gaulle avait été mis à l’écart pour la préparation de l’opération «Torch» au profit du général Giraud, il va réussir à imposer la participation des FFL qui vont être associées en deux temps aux opérations. Dans un premier temps la Force L et dans la dernière phase des combats la 1ère DFL.

L’Armée d’Afrique, bien qu’ayant repris le combat au côté des Alliés, n’a pas épousé l’esprit des Français Libres. Or cet état d’esprit attire de nombreux volontaires (civils ou militaires) ce qui émeut l’état-major d’Alger.

Les chefs militaires

Du côté Allemand, le général Nehring est remplacé par le général Rommel en février 1943 qui commande le groupe d’armée Afrika. Le général Von Arnim commande la composante allemande et le général Messe la composante italienne.

Du côté allié, et en se limitant aux forces du flanc sud, le 18ème groupe d’armée est formé en février 1943 sous les ordres du général Alexander. Il comporte la 1ère armée britannique et la 8ème armée britannique commandée par le général Montgomery. La 1ère DFL sera placée sous le commandement de cette dernière unité en avril 1943. La DFL est commandée par le général de Larminat et secondée par le général Koenig.

Le théâtre d’opération

La Tunisie est protégée par deux chaines de montagnes :

– Au nord, c’est l’extrémité de l’Atlas qui ne permet un accès que par la plaine côtière nord vers Bizerte. Elle canalise fortement les mouvements de troupe et offre des avantages à celui qui est en défense.

– La Partie centrale est difficilement praticable et donc peu propice à une approche militaire. Les chott el-Gharsa et le chott el-Rharsa, étendues d’eau salée permanentes constituent des obstacles naturels pour les mouvements de véhicules.

– Au sud les monts Matmata, orientés nord sud, canalisent naturellement les accès depuis la Libye. Seule une plaine côtière de 30 Km de large autorise l’accès. Cela explique pourquoi la France avait érigé la ligne Mareth dès 1935 afin de contrer une éventuelle invasion italienne depuis la Libye.

La Tunisie n’étant occupée que depuis le 9 novembre 1942, les forces de l’Axe n’ont pas le temps matériel de valoriser le terrain et s’appuient donc sur les installations françaises existantes.