Avec la réforme du service militaire de 1872, le besoin de construction de casernes neuves apparait un peu partout en France. Dinan se porte volontaire pour accueillir une caserne.

Finalement, ce sont deux casernes qui sont accordées à Dinan. L’adjudication des travaux est faite le 11 janvier 1875. Les travaux seront réalisés par les frères Baratoux et seront achevés en 1878. Le corps de bâtiment principal des deux quartiers est absolument identique, la différence ne pouvant être faite que par les piliers du portail principal légèrement différents.

Bertrand du Guesclin

Deux figures historiques de la ville de Dinan donnent leur nom aux casernes : Jehan IV de Beaumanoir, héros du combat des Trente, et Bertrand du Guesclin, connétable de France, figure historique de la guerre de Cent Ans, né au château de la Motte Broons, près de Dinan.

La caserne Beaumanoir est terminée la première et accueille le 12ème régiment de hussards au complet le 26 avril 1877.

La caserne du Guesclin est achevée en 1878 et accueille le 24ème régiment de dragons le 8 mai 1878. 

Si Beaumanoir ne pose pas de difficultés, il en est tout autrement pour du Guesclin qui souffre de son emplacement sur un ancien lieu de décharge et de dépotoir de la ville de Dinan. L’état sanitaire des sols et sous-sols seront responsables de plusieurs épidémies de typhoïde en 1883 et 1889 qui feront de nombreuses victimes dans les rangs des deux régiments. A cela il faut ajouter une conception réalisée à la hâte et des agencements des cuisines à proximité des écuries, favorisant les risques sanitaires. Pendant de nombreuses années, l’eau des sous-sols sera impropre à la consommation avant que la ville de Dinan ne se décide à aménager une adduction d’eau potable. Des voix s’élèvent afin de relocaliser les régiments dans de nouvelles garnisons mais sans succès.

Plan de Dinan en 1880 avec les nouvelles casernes

Après-guerre, la caserne du Guesclin est occupée par le I/1er RAC en provenance de Belley. Il est officiellement installé le dimanche 14 novembre 1948 avec une cérémonie imposante organisée par la ville de Dinan. Le groupe est dissous le 31 mars 1951 et se transforme en I/11ème RAC le 1er avril 1951. Comme ce fut le cas en 1924 à Lorient, lorsque le colonel Joalland avait conservé le commandement du régiment lors du passage du 1er RAC au 111ème RALC, le chef d’escadron Baron conserve le commandement du groupe lors du passage du I/1er RAC au I/11ème RAC.

La nouvelle unité conserve cependant l’étendard du 1er RAC qui une fois encore verra sa numérotation modifiée en 11ème RAC. Mais l’histoire du 1er RAC recommence le même jour, 1er avril 1951, à Melun avec sa recréation et l’attribution d’un nouvel étendard.

Le I/11ème RAC devient le 11ème RAMa le 1er novembre 1958 et quitte la garnison de Dinan le 30 mai 1979 pour rejoindre la Lande d’Ouée.

Le casernement est repris par l’ENSSSAT (École Nationale de Spécialisation du Service de Santé pour l’Armée de Terre) le 1er juillet 1986 jusqu’à son départ le 20 juin 2001. Le quartier désaffecté est définitivement vendu en 2002. Réaménagée pour laisser place à un complexe immobilier, la barre du Guesclin est transformée pour moitié en résidence hôtelière et pour moitié en appartements en 2011.

Durant ses 120 années d’utilisation, la caserne du Guesclin a accueilli plusieurs unités :

1878 – 1929 : 24ème régiment de Dragons (avec interruption durant la première guerre mondiale)
1930 – 1940 : 3ème bataillon du 71ème régiment d’infanterie
1948 – 1951 : I/1er RAC
1951 – 1958 : I/11ème RAC puis CI 11ème RAC
1958 – 1979 : CI 11ème RAMa puis 11ème GAMa puis 11ème RAMa
1986 – 2001 : ENSSSAT